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Stratégie et Tactique

Stratégie, tactique et bataille

Art de la guerre, stratégie et tactique


Il faut d'abord préciser quelques notions générales et quelques définitions:

La politique est l'art de conduire la cité, art fondé sur la recherche de l'intérêt national.

La stratégie est une notion complexe qui a plusieurs définitions possibles et plusieurs champs d'applications :
Une définition simple est : l'art d'employer les forces militaires pour atteindre les résultats fixés par la politique. Mais on pourrait la préciser ainsi en reprenant le mot de Moltke : l'art de combiner une vision, une volonté et des ressources et d'agir sous la pression des circonstances les plus difficiles.
La stratégie militaire est actuellement considéré comme une partie de la stratégie générale ou globale (économique, culturelle,...). Le domaine militaire est resté longtemps son principal champ d'application et sa justification.
La stratégie militaire qui a acquis sa 3e dimension avec la maîtrise de l'espace sidéral qui garantit navigation, communications et observation ...s'est pourtant longtemps pensée sur deux plans.

A la frontière de la stratégie et de la tactique est ce que Napoléon (et Guibert ! ) appelait : « la grande tactique », c'est-à-dire l'art de « réunir » et de « concentrer » son armée.

La tactique peut être défini comme « l'art du combattant », mais elle a également plusieurs définitions : Pour Clausewitz, " la tactique, c'est l'usage des forces armées dans le combat ". Selon Le Petit Larousse, la tactique est " l'ensemble des moyens habiles employés pour obtenir un résultat voulu ou la manière de combattre elle-même pendant la bataille ", ou encore " l'art de diriger une bataille en combinant par la manoeuvre l'action des différents moyens de combats et effets des armes ".
La tactique vise à réaliser les buts de la stratégie militaire, laquelle concourt à atteindre les objectifs de la stratégie globale ou politique. C'est donc un moment dans la stratégie.

La bataille, enfin, est le point culminant et l'aboutissement d'une campagne (unité de temps de lieu, d'action). Pour Napoléon, la bataille prendra un caractère décisif : ce n'est pas une période de la campagne, c'est l'objet de la campagne et doit contribuer à réaliser le but stratégique voire politique en une seule fois. Il faut également distinguer une bataille décisive d'une bataille fatale, qui n'est, selon l'avis de beaucoup d'auteurs, pas à rechercher (toujours conserver une porte de sortie pour l'ennemi).
Souvent sur une journée (visibilité et soutenabilité des combats obligent), la bataille a tendance à s'étaler tant qu'aucun avantage décisif n'est atteint (bataille de la Somme, Verdun). Ce terme est toujours d'actualité (bataille de Faloudja) et a conservé sa dominante militaire.

 

Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard

Photo: Le Premier Consul Napoléon Bonaparte (1769-1821) franchissant les Alpes au col du Grand Saint-Bernard (1800). Tableau de Jacques-Louis David.Château de la Malmaison

La réflexion militaire au XIXème siècle

Quelles sont les grands courants de pensée militaire au XIXème siècle ?

Sans trop caricaturer, on peut distinguer une école « napoléonienne », fondée sur l'intuition et l'action immédiate et une école prussienne et allemande fondée sur la raison et la planification.

Ceci donnerait la filiation (certes simpliste) suivante :

D'un côté:

- Maréchal Maurice de Saxe, qui l'emporte à Fontenoy contre Holl

- Le Prince de Ligne : faire la guerre sans dogmatisme

- Guibert, qui anticipe la guerre des citoyens et l'importance du mouvement 

- Napoléon Bonaparte, combinaison de l'intuition, de la manœuvre, de la concentration des efforts et du choc

- Ardant du Picq, relevant l'importance de la dimension humaine (solidarité, discipline, volonté) et du moral dans la guerre (il faut en particulier bien s'occuper des troupes). Il tombera en tête de son régiment en 1870

- Le général FERRIE qui développe l'usage de la TSF à des fins militaires (premier émetteur sur Tour Eiffel) et préfigure la guerre à dimension technologique

 

et d'un autre côté:


- Frédéric II le Grand, bâtissant son royaume sur une armée professionnelle et de mercenaires, fondée sur les valeurs de la discipline et de l'exercice

- Scharnhorst et Gneisenau, réformateurs de l'organisation de l'armée prussienne

- Moltke, qui, dans la continuité de Clausewitz, montre que les circonstances politiques influent sur la stratégie. Ceci implique que l'action stratégique doit rester facilement maîtrisable et n'est pas une fin en soi (la stratégie est une capacité à...).

-Schlieffen résolvant le dilemme de planification de mener une guerre sur deux fronts (effort à l'Ouest) : Développement des aérostiers, des chemins de fer, du corps des ingénieurs militaires pour gagner des délais dans mobilisation


Mais on déborde déjà sur les conséquences de la guerre de 1870 sur la pensée militaire. Guderian, de Gaulle et Fuller viendront plus tard !

 

Clausewitz 1

Photo: Clausewitz par Karl Wilhelm Wach. Droits réservés.Carl Philipp Gottlieb von Clausewitz (1780 - 1831) est un officier et théoricien militaire prussien. Il est l'auteur d'un traité majeur de stratégie militaire: De la guerre.

 

 

 

Lier politique et stratégie ?

 

Santi di tito niccolo machiavelli

Portrait posthume de Nicolas Machiavel (détail), par Santi di Tito. Nicolas Machiavel est un penseur italien de la Renaissance, philosophe, théoricien de la politique, de l'histoire et de la guerre, né le 3 mai 1469 et mort le 21 juin 1527 à Florence, en Italie. Machiavel a donné naissance en français à plusieurs termes : « machiavélisme » et ses dérivés, qui font référence à une interprétation politicienne cynique de l’œuvre de Machiavel et « machiavélien » qui fait directement référence aux concepts développés par Machiavel dans son œuvre.

Les deux questions fondamentales auxquelles se sont confrontés tous les acteurs et penseurs ci-dessus sont :
- comment juxtaposer la politique et la stratégie ?
- comment combiner les hommes, l'organisation et les matériels à la volonté et à un but unique?

Derrière ces questions se cachent les problématiques de :
- L'homme politique doit-il être celui qui conduit la guerre (Napoléon III en 1870) ?
- La guerre est-elle uniquement une affaire technique et scientifique aux lois immuables ou un art, fondé sur la pratique et l'intuition?