Addenda aux Cahiers sur les Adrian 15

Addenda aux Cahiers sur les Adrian 15

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De manière à vous apporter les derniers éléments recueillis sur ces sujets et parce que les cahiers corrigés ne sont mis en ligne que trimestriellement, cette page apporte les éléments "au fil de l'eau". Vous les trouverez, souvent mieux illsutrés, dans les prochains Cahiers.

Les attributs peuvent-ils recouvrir le bas du cimier?

Un seul casque (du Génie) montre une coque bien marquée de la trace de l'insigne recouvrant la base du cimier.
La possibilité (très rarement rencontrée) peut exister du fait des 4 paramètres suivants :
- Positionnement de l'agrafe et de sa soudure sur l'insigne
- Taille la plus petite de la bombe
- Positionnement du pliage de l'agrafe avant montage
- Un attribut du Génie, au dessin très allongé
Notre conseil : éviter ce genre de casque si l'origine n'est pas 100% sûre

Dater un casque Adrian 15:

Tordant le coup à un canard qui court, le nombre de rivets (0, 1, ou 2) ajustant la visière au couvre-nuque n'est pas un critère déterminant.

Casques à visière coupée: rebondissement?

Souvent mis en avant pour justifier un prix élevé, la demande du général Estienne d'adapter les visières de casques a donné lieu, 70 à 80 ans après, aux premières modifications. Les casques à visière coupée, dits AS, sont désormais disponibles et on en rencontre dans beaucoup de collections. Cependant deux faits doivent vous faire réfléchir: on ne voit pas de casques à bourrelet en tissu (avec attribut artillerie comme char 1919) et l'introduction du casque à bandeau de cuir a dû certainement pousser les équipages à se débarasser au plus vite de leurs adapations locales.


Principe : Comprendre le débat sur les Adrian camouflé, à attribut GAZ, de l’intendance à attribut détouré, etc… :

 

S’il y a un sujet polémique sur le thème des Adrian 15, c’est bien celui-ci. La question est : ces casques ont-ils vraiment existé et si oui, en qeulles quantités ? Nous pensons que les enjeux financiers sont tels que le débat sur ces trois casques est volontairement faussé. Au vu de la sensibilité du sujet, car certains collectionneurs ont consenti de bonne foi d’en payer très cher et d’autres y croient dur comme fer, nous pensons qu’il est sain de présenter quelques évidences :

 

D’abord, (curieusement ?), le postulat de départ a été et est toujours : ces casques ont existé parce qu’on en connaît des exemplaires en collection

 

 L’imposture est là, flagrante pour quelqu’un qui ne serait pas passionné ou aveuglé par le désir de possession.

 

En effet, il serait beaucoup plus rationnel de prendre le problème plus logiquement : ces casques ont existé parce qu’on a des preuves historiques de leur existence.

 

Là se situe la vraie interrogation. Bien peu s’y risquent.

 

Voyons maintenant les deux questions liées au postulat de départ (« ces casques ont existé parce qu’on en connaît des exemplaires en collection ») :

- Pourquoi en trouve-t-on en collection ? Parce que certains collectionneurs ont voulu aller jusqu’au bout du thème de l’Adrian, en récupérant toutes ses variantes. A cela s’ajoute la volonté de se démarquer du collègue, d’avoir, de posséder la pièce unique. Nous n’écrivons pas « authentique » mais « unique ». Le but était d’entendre : « untel a le fameux casque à insigne xxx,c’est donc un grand collectionneur, quelle chance il a ! ». Donc, pour satisfaire cette demande, des casques sont apparus…

- Quelles sont les bases historiques, iconographiques qui prouvent l’existence de ces trois casques ? Aucune. C’est un constat froid, sans appel, imparable. Aucune preuve[1]. Et pourtant, des preuves, il en faudrait. Même et surtout les vendeurs le savent et la cherchent: une preuve, une seule preuve et les prix explosent !

 

Mais nos bonimenteurs ont trouvé la technique de vente pour contourner la seconde question et noient le poisson dans un potage d’assertions, mélangeant allégrement vérités et possibilités. L’exemple le plus connu est « le général Estienne avait demandé un casque sans visière pour les équipages de chars » qui a donné lieu à une ribambelle de casques sans visière.

 

Prenons ici comme exemple la question du casque Adrian camouflé:                 

 

 

L’argument du vendeur

Un avis rapide

« Les Allemands les camouflaient bien, et on en a des preuves, donc pourquoi pas les Français ? »

Le principe d’un casque est aussi d’identifier visuellement son porteur, d’où des formes très caractéristiques et bien différentes les unes des autres.

« les observateurs d’artillerie avaient le droit aux effets camouflés, donc le casque … »

Imparable….donc, quand on est en BH, on a un casque BH….les observateurs terrestres d’artillerie, par déduction, en étaient donc équipés

«on trouve souvent des casques couvert de terre ou de craie, donc les gars les camouflaient bien »

Camoufler un casque avec de la terre est interdit dans les armées pour la raison évidente de risque d’infection quand le casque est transpercé.

« on en sort encore, de ces bons casques, de brocantes ou de vieilles collections »

Nous ne nous appesantirons pas sur le fameux « 100% pur jus ». Hormis l’aspect incantatoire (« y’a encore du bon ! »), nous demanderons simplement : en quoi est-ce une preuve historique ?

 

 

Rappelons que le BH est déjà une forme de camouflage….A notre connaissance, le seul camouflage (logique de surcroît !) apporté sur un Adrian est le blanc en période hivernal. Nous incluons les casques « moutarde – kaki » qui relèvent de la même évidence. Mais un casque Adrian 15 camouflé « 3 tons », donc déjà un motif complexe en terme de concept, vous y croyez, vous ?

 

Pourtant la demande reste toujours aussi forte. Ceci explique pourquoi les ouvrages commerciaux (revues, livres) en parlent : l’intérêt des collectionneurs sur ces sujets est tel qu’il ne serait pas vendeur de ne pas en parler. Quelques grands auteurs s’y sont donc risqués mais sans jamais accréditer l’existence de ces pièces. D’un certain côté, c’est plutôt rassurant.

 

Donc tout le monde en parle mais finalement personne ne sait et n’est affirmatif. Plus inquiétant, personne ne veut se prononcer sur l’authenticité de ces casques….cela devrait mettre la puce à l’oreille non ?

 

En fait on se contente d’entretenir et de colporter des bruits, entendus d’autres collectionneurs : « ça a dû exister », « ils ont peut-être existé », etc….

 

En clair, le collectionneur achète un objet qui a peut-être existé. Il achète donc du vent ! Pire, il lui reviendra probablement de faire la preuve de l’existence de sa pièce !

 

Particulièrement séduisants avec leur patine d’antan (et pour cause : les AS sont de bons Artillerie  retravaillés !), ces casques doivent être, pour nous, collectionneurs des années 2010, considérés avec une très forte suspicion. Leur provenance (« sorti d’une vieille collection ») n’est en aucun cas une garantie si vous avez suivi ce texte (au contraire !).

 

En effet, qui peut se prévaloir de savoir ? On le constate à l’achat où tous les arguments (« le général Estienne, etc…. ») sont autant de sommations à ne pas négocier le prix. Etonnamment, à la revente du même objet, on est souvent désagréablement surpris d’entendre un autre son de cloche de la part même de ceux qui précédemment vous expliquaient doctement que « c’est du tout bon ! ». Allez leur dire que « le général Estienne, etc…. »…

 

Evidemment, à lire ce texte, ceux qui en possèdent pousseront des cris d’orfraie. Nous entendrons probablement la fameuse sentence « moi, monsieur, cela fait trente ans que je collectionne ! »…Mais leur achat les regarde. Et nous sommes les premiers à vouloir être convaincu de l’existence de ces casques. Mais pas sur de simples paroles.

 

Tout cela pour vous inviter à la plus grande prudence. On ne le dira jamais assez, vous avez plus de chance de vous faire avoir que de tomber sur une bonne pièce.

 

 

En clair, notre avis, à lire lentement :

Pour ce type de pièces, (camouflé, etc….), ce n’est pas parce qu’un casque a une patine extraordinaire, qu’il sort d’une vieille collection ou d’une brocante, qu’il a une gueule incroyable, que vous le sentez bien…..qu’il est bon !
 

 

Au contraire, tout doit vous incitez à la plus grande méfiance, car le vendeur joue sur…la tentation et sur vos faiblesses !

 

Et pire, il vous vend quelque chose qui n’a probablement jamais existé (ou au mieux à quelques exemplaires à l'époque) : du vent !

 

Sur ce type de pièces, le gagnant est toujours le vendeur, jamais l’acheteur.

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