Les casques Adrian modèle 1926 (mle 26)

 

 

Collectionner aujourd'hui les Adrians mle 1926, une gageure?

 

 

Introduction:  

 

Je voudrais ici faire partager mon point de vue sur un thème que j'ai dû abandonner parce qu'il devenait impossible de distinguer le bon grain de l'ivraie: les casques Adrian mle 1926 sont devenus, bien avant les mles 1915, un sujet propice à la bidouille et au grand n'importe quoi.

 

D'une part ce thème est particulièrement large car, en complément des mles réglementaires, il a existé une multitude de casques plus ou moins fantaisistes, en particulier pendant la Seconde guere mondiale, où il fallait faire feu de tout bois. Il est donc impossible d'estimer combien de mles différents ont pu exister!

D'autre part, à cause des nombreux stocks de bombes et de coiffes qui sont sortis dans les années 80 (1) et de la demande croissante de collectionneurs, une offre particulière s'est créée: la bidouille et la customisation des casques !

Enfin, en parallèle de ces deux premiers points, il faut ajouter le phénomène de la copie d'insigne, qui une fois remontée sur une bombe devient un faux: les insignes de la garde de Pétain ont fait une bonne page de Militaria Magazine, comme les faux insignes d'auto-mitrailleuse. Mais ils continuent de tourner dans les collections, car leurs possesseurs hésitent souvent à les présenter sur les forums.

Au final, il est presque plus difficile de trouver aujourd'hui un bon ml 1926 avec insigne à rondache de médecin qu'un casque de FFI....mais la poule aux oeufs d'or a de beaux jours devant elle, car la crédulité de certains collectionneurs devant des pièces "uniques" est réellement incompréhensible.

Voici ici quelques éléments très simples avant de publier un article sur ce sujet sensible:

  • attention aux coiffes ! les bonnes coiffes sont en cuir noir. Les re fabrications, dites abusivement de fin de guerre, sont en cuir fauve tendant vers le violet.

  • attention aux oeillets de jugulaires ! les bons oeillets sont en laiton (donc jaunes). Les oeillets en aluminium (blanc) sont beaucoup plus tardifs.

  • attention à la couleur ! les mles  1926 d'avant guerre sont vert - kaki. Les mles reconditionnés ultérieurement sont vert-sapin.

 

 

Quelques principes:

Il existe de très bonnes références sur le mle 26 et ses insignes. On retiendra que, dans la foulée du mle 15, le nouveau casque subit une réglementation assez simple quant à ses attributs: tous les attributs mle 15 et 37 peuvent être portés, dans une couleur uniforme, le kaki.

Cependant, les habitudes et les aléas de la guerre vont conduire à une multiplicité de versions. Les bidouilleurs et faussaire vont s'y précipiter.

Donc, face à mle 26 ou 35, et plus que face à un mle 15, il faudra être méfiant. Dès qu'un mle sort du strict cadre réglementaire, il ne faudra pas se dire "c'est peut-être un bon" mais "c'est un faux" et se démontrer le contraire.

On notera que les mles 15 repeints en kaki ne sont finalement pas très touchés par la bidouille.

Principe 1: la coque: sa peinture est plutôt vert-marron (kaki soutenu) et ira avec le temps vers un vert sapin, voire parfois encore plus clair. On peut également considérer qu'il y a 2 types de cimiers: certains très élevés et d'autres plus aplatis. Si on débat encore pour savoir si les cimiers aplatis sont plutôt des années 40, les cimiers hauts sont quasi tous du début de fabrication du mle 26. De même, les rivets d'attache du cimier sont plutôt hauts dans les années 30 puis plutôt aplatis postérieurement. Cela n'a pas d'incidence sur un casque de la Libération de Paris. En revanche pour un Narvik , on évitera une coque vert pomme à cimier très plat, datée 1944, avec une coiffe très claire et une jugulaire bordeaux.
Parfois les intérieurs de coques sont datés au tampon noir, comme par exemple: "MAMOU 1944"

Principe 2: la jugulaire. même si elle est démontable (contrairement à son homologue 15), il vaut mieux avoir d'emblée la bonne. Les cuir bordeaux-rouge sont tardifs. La "bonne" jugulaire 40 est en cuir brun bien épais. Les "bonnes" jugulaires DP sont en cuir plus fin noir avec coutures.

Les oeillets amovibles sont en laiton. Plus tardivement en alu (après 1943?).

Principe 3: les agrafes de l'attribut. Hormis un ou deux mles en laiton, tous les attributs ont des agrafes à bouts ronds. Les copies actuelles reprennent cette caractéristique mais les premières avaient les bouts carrés.

 

 

 

Combien ça vaut ?

Cette question revient souvent. Si les prix sont connus pour des pièces classiques autant il est difficile d’évaluer le « vrai » prix d’une pièce dite rare. Cependant il faut garder en tête que certains de ces casques ont été fabriqués, pour certains, à quelques millions d’exemplaires…

Ce tableau n’a pas réellement de réalité scientifique. Chacun aura vu un prix différent, plus cher, moins cher….et chacun consentira une dépense liée à ses capacités financières et à ses envies.
Il essaie de montrer l’évolution des prix sur 15 ans : j’avais, à mes débuts, relevé les prix en bourse et chez les marchands. Je les compare aujourd’hui avec plaisir à leur « côte » actuelle.
 
Encore une fois, ce ne sont que des estimations indicatives !

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Argus Adrian 26 et 35

 

 

 

(1): on se souvient de ces montagnes de bombes avec leurs jugulaires vendues par un marchand de l'est parisien à 30F à l'époque. Environ 5€...mais 4€ par lots de 5 ! Pas loin, se trouvaient des boîtes entières d'insignes de pompier, grenade en laiton sans RF. Ces grenades se sont par la suite retrouvées remontées sur des casques dits d'officiers, complémentés par des jugulaires tressées. Ces attributs sont facilement décelables car ils n'ont pas de patte métallique au dos mais deux épais fil de cuivre.

 

 

 

 

 

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